Les bienfaits du vin


Apparu il y environ 8 100 ans dans la région du Proche-Orient, la culture de la vigne a voyagé le long du bassin méditerranéen, arrivant en Egypte il y a 5 500 ans, puis en Grèce et enfin en Gaule au deuxième millénaire avant notre ère. Le vin, consommé depuis des millénaires, s’est vu attribué de nombreuses vertus, certaines fantasques (énergisant, excitant, dopant), d’autres plus modestes, tout le long de sa consommation. Qu’en est-il aujourd’hui ? Ce billet tentera d’y répondre, en s’appuyant sur des données scientifiques que vous pourrez consulter à votre guise.
Vin & Société a publié en mars 2013 un rapport construit sur l’analyse de 99 études scientifiques, permettant d’avoir un aperçu des vertus accordées au vin, en classant les données scientifiques en consensus, pistes sérieuses ou émergentes et controverses. Voici le résumé du rapport :
De manière consensuelle, l’étude montre que la consommation modérée de vin a des effets bénéfiques sur la mortalité générale et dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du cancer colorectal et du cancer de l’œsophage
Parmi les pistes sérieuses, les études démontrent un bénéfice de la consommation modérée de vin dans la prévention du diabète de type 2 et des maladies neuro-dégénératives ainsi que dans l’amélioration des fonctions cognitives. Concernant les cancers, les études de cette année permettent de confirmer que la consommation responsable de vin serait intéressante dans la prévention des cancers du poumon, de la thyroïde ou du rein et sans effet dans le déclenchement des cancers de la prostate et de l’estomac
Parmi les pistes émergentes, comme les années précédentes, les études montrent que la survie après le diagnostic d’un cancer est meilleure chez les consommateurs modérés de vin. De même, l’étude montre que le vin aurait des bénéfices dans la prévention des cancers de la vessie et du sein non hormono-dépendant. Cependant, comme évoqué l’an passé, il semble que la consommation régulière de vin, tout comme celle d’alcool, augmente les risques de cancer du sein hormono-dépendant. Cette forme de cancer qui est la plus fréquente, est fortement influencée par d’autres facteurs de risque que l’alcool comme une puberté précoce, une ménopause tardive, un premier enfant tardivement, une absence d’allaitement… 
Deux controverses existent : l’une portant sur les effets du vin sur les cancers des VADS (voies aéro-digestives supérieures) sauf l’œsophage et sur le cancer de la peau, pathologies sur lesquelles Alcimed et Vin&Société suivront avec attention les publications scientifiques en 2013.

Une consommation modérée

L’Organisation Mondiale pour la Santé a défini une consommation modérée et responsable de la façon suivante :
Consommation modérée

Les anti-oxydants

Le resvératrol est une molécule présente dans la peau du raisin et jugée anti-oxydante pour le corps humain ; de plus celle-ci a fait débat ces dernières années, plusieurs études qui s’intéressaient à ses effets sur la santé ayant révélé des résultats opposés. Cependant, en mars 2013, une équipe de recherche de l’Ecole Médicale d’Harvard (Harvard Medical School) a annoncé un résultat qui venait mettre fin à ces débats, en confirmant de façon rigoureuse que cette molécule augmente la durée de vie et assure la santé de modèles d’animaux.
Voici un extrait traduit de l’annonce de la découverte :
Cette dernière décennie, la science spécialisée dans le vieillissement s’est concentrée de plus en plus sur les sirtuines, un groupe de gènes qu’on pense protecteurs contre les maladies liées à l’âge pour beaucoup d’organismes, notamment les mammifères. De nombreuses preuves ont démontré que le resvératrol, un composé présent dans la peau des raisins aussi bien que dans les cacahuètes et les baies, accroît l’activité d’une sirtuine spécifique SIRT1, qui protège le corps des maladies en revitalisant les mitochondries, sortes de pile qui s’éteint lentement avec l’âge. En rechargeant les batteries, SIRT1 peut avoir de profonds effets sur la santé.
Des souris sous resvératrol ont doublé leur endurance et sont relativement immunisées contre les effets de l’obésité et de la vieillesse. Dans les expériences réalisées avec des levures, des nématodes, des abeilles, des mouches et des souris, la durée de vie a été accrue.
Quelques mois plus tard, une autre étude menée par l’Université de Copenhague annonçait que cette même molécule, le resvératrol, avait produits des effets inattendus chez des patients âgés d’environ 65 ans, physiquement inactifs, qui avaient subi un exercice d’entraînement quotidien pour l’étude : 
Nous avons trouvé que l’exercice d’entraînement était très efficace pour améliorer les paramètres de santé cardiovasculaire, mais la dose apportée de resvératrol a atténué les effets positifs de l’entraînement sur plusieurs paramètres, incluant la pression artérielle, les concentrations lipidiques plasmatiques et l’absorption maximale d’oxygène.
Il est important de noter que les doses de resvératrol apportées lors de l’étude sont beaucoup plus importantes que celles que l’on pourrait ingurgiter en mangeant normalement. Cette dernière étude ne s’opposent donc pas aux résultats de la précédente menée par la HMS, mais indique simplement qu’une présence excessive de cette molécule présente des effets négatifs sur la santé.
On retiendra ainsi que le vin présente de nombreuses vertus, entre autres que sa consommation modérée prévient des maladies cardio-vasculaires et des cancers colorectal, du poumon, de la thyroïde, du rein et de l’œsophage et qu’il accroît la durée de vie, mais qu’une consommation régulière augmente les risque de cancer du sein hormono-dépendant chez les femmes dont la santé est déjà troublée.

Source iconographique : VIn & Société